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Dites moi où vous habitez et je vous dirai qui vous êtes.

Je ne compte plus le nombre de maisons que j’ai habitées.

Hier une maison m’est « tombée dessus »… j’ai clairement dit oui à cette soudaine « rencontre » non seulement grâce à l’âme de la maison mais aussi à son contexte géographique -au coeur de la Bretagne, haut lieu énergétique impliquant des fréquentations plus intéressantes- et à l’ouverture de cette région aux modes de vie saltimbanques, en dehors de la norme, donc interpellants.

Nous voyons bien que c’est toujours le contexte relationnel qui prime. On peut donc considérer les 2 facettes de l’endroit qu’on habite: la matière (la maison, le lieu) ou le mouvant des relations. Après dix ans dans le Sud, le bilan est que après 2 mois passés à St Cézaire, j’ai pu côtoyer seulement une seule fois, au café, des amis que je considère proches. Le petit paradis de côte d’Azur s’est donc limité pour mois à des bains dans une rivière aux eaux cristallines, au panorama grandiose sur la vallée et l’Estérel et aux rencontres très superficielles de café. Avec comme refuge une maison confortable à mon image: ce n’est pas suffisant. Nous sommes tous habités d’un mouvement vers l’autre et quand il n’est pas satisfaits nous ressentons un manque, un manque d’enthousiasme pour la vie.

De façon paradoxale, nous avons cependant besoin d’un refuge, d’une grotte, notre cerveau archaïque veut se poser dans un endroit sécuritaire, pour y faire pousser une racine.

Il est important de reconstruire son abri de lieux en lieux pour soutenir la création quotidienne de l’homme sans cesse en mouvement. Cela parle d’une extrême adaptabilité et d’une souplesse permanente face au changement: cela nécessite donc de faire un bila quotidien, ou au moins à chaque saison, de sa vie.

Est-ce que je me sens en sécurité dans mon endroit? Bien chauffé, confort variable (mais confort) ?

Est-ce que mon endroit est porteur de beauté? Une nature intense qui peut transmettre ses vibrations (il est tellement plus porteur de vivre en pleine nature que dans une ville saturée)

Mon endroit me permet-il de garder mon enthousiasme pour l’autre? Est-ce que je suis la seule pour me détourner de mon chemin pour aller à la rencontre de mes cops, à provoquer des rencontre, est-ce donc à sens unique ou équilibré?

C’est là où le contexte géographique attire un certain type de population, hélas la côte d’azur étant bien connu pour sa majorité de retraité alors que la forêt de Brocéliande pour les croyants en la culture des Celtes et de Merlin l’Enchanteur.

Depuis 4 jours en Bretagne, j’ai déjà croisé deux magnétiseurs, une radiesthésiste, une « quai bohème », une psychologue des couleurs et un explorateur des microzymas décelés dans le sang vivant grâce à un microscope à lumière noire (biotic.tv sur Youtube)

A relire ma dernière phrase, la Bretagne semble plus intéressante pour des rencontres riches voire même de rencontres tout simplement.

Bien sûr, si un jour nous arrivons à être posés dans notre vie, à lâcher nos atavismes d’homme préhistorique dans sa grotte, nous pourrons habiter pleinement notre corps, nous trouver à l’aise dans notre corps sans être perturbé par aucun contexte. L’idéal pour nous, humains, est donc de construire des lieux d’escale où faire le point et reprendre haleine. Elles peuvent être aussi l’enveloppe de retraites méditatives. Beaucoup de sages ou de moines zen partent vivre seuls dans une cabane. J’ai connu un de ces hermitages au bord du Ganges, à Uttarkashi, où une sage se loge avec pour seule nourriture des livres réunis sur une étagère. Petite cabane de spiritualité aussi dénommée « Kutir « où des chercheurs spirituels finissent leurs jours dans une simplicité voulue.

Ce printemps, dans ma cabane
Absolument rien
Absolument tout

Habiter son corps, habiter un endroit ou habiter un contexte relationnel?

Note : Bien sur cela est fortement influencé par votre constitution ayurvédique, votre Dosha:

  • Le Vata, constitué d’air, va toujours changer d’endroit
  • Le Pitta, constitué de feu, va privilégier l’avancement dans la matière au niveau professionnel
  • Le Kapha, constitué de Terre, aura tendance à finir ses jours là où il est né, sans bouger de son canapé