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UNE JOURNEE EN ASHRAM

QUI SUIS JE ? …..ESSAI DE REPONSE 

J’ai abordé l’Inde dans un circuit classique : celui du tourisme spirituel , a l’affut de croiser un grand maitre dans un ashram , qui va nous donner toutes les réponses , voire qui va transformer notre vie,.

J’ai été de satsang en satsang , attendant la venue de Swami Muktananda a l’ashram de Sivananda , essayant les bhajangs de swami Premananda, retrouvant tous les ans Moojiji dans le festival du yoga.

J’ai accumulé les livres de spiritualité , de Osho aux ouvrages de la Bihar school of yoga, en passant par la librairie du Sivananda ashram à Rishikesh.

Pratiquant intensément une « spiritualité cappuccino », attirée comme une luciole par les gurus « on stage »

Comme un papillon qui survole les petales de la vie extérieure de ces ashrams .

Je n’y ai trouve que des redites, avec l’éternel exemple de « Nous sommes des vagues aux individualités diverses dans leurs formes mais composées de l’essence de la même eau. »

J’ai beaucoup croisé de robes oranges, ( swamis dont l’apparence ne fait pas le moine), empêtrés dans leur zone de confort spirituel , très souvent basée sur une peur ou un rejet du monde , confinés comme des lapins dans leur clapier, tremblant au moindre bruit.

La première année , vers les sources du Gange , j’ai croisé Nani Ma au cours de la visite d’une heure avec un ami ….et sans AUCUNE RAISON, j’ai pleuré en la quittant, des larmes spontanées en lui disant simplement au revoir : un éveil de l’âme que je n’ai pas identifié à l’époque mais qui m’interpelle qu point que je retourne la voir dans ses montagnes quelques mois plus tard.

Je séjourne a ses cotés , dans un petit cottage de son ashram de 5 chambres au temple minuscule, écrasé par la lourdeur de l’ashram voisin de Pilot Baba .

Ces 2 ashrams représentent vraiment les opposés extrêmes que nous rencontrons en Inde : simplicité spartiate ou redondance de statues géantes dorées et multitudes de chambres au confort moderne.

Je reviens donc vers Nani Ma au moins 2 fois par an et je cite Arnaud Desjardins :

C’est une petite femme de 70 ans ,toujours habillée d’un sari de coton blanc, qui est arrivée à 22 ans Inde apres avoir compris tres jeune qu’il y avait plus grand que la vie affective .

« Ce n’est pas l’etre humain qui nous attire en elle, mais quelque chose que nous sentons infiniment plus grand : la manifestation directe d’une Realité Unique. »

Elle a tout de suite rencontré son maitre , Mastaram Babaji, dans une grotte (qui est toujours entretenue) sur les bords du Gange à Rishikesh.

Elle décrit son arrivée comme un clash de son égo ,car elle n’a pas été du tout acceptée par les disciples, qui voyait en elle un étrangère impure. Elle s’est concentré sur sa motivation de rester aupres de Babaji.

Sa saddhana, sa discipline spirituelle a été de se purifier dans le Gange tous les matins au lever du soleil…, ce qu’elle suit depuis 50 ans.


Excellence, pratique et constance dans la pratique, une des définitions du yoga.

yoga sutras de Patnajali

A la mort de son Guru, elle a passe quelques années a GANGOTRI ( sources du Gange dans l’Himalaya), ou elle casse la glace le matin pour son bain.

Et je la retrouve maintenant à UTTARKASHI, suivant le meme emploi du temps que depuis sa rencontre avec Babaj


6h Bain dans le Gange au lever du soleil

Purification des objets rituels du temple
Confection d’un mala de 108 fleurs pour offrande
– AARTI du matin

8h : Petit dejeuner de rotis ou parantha et lait chaud
9h : Taches ménagères QUOTIDIENNES, c-a-d laver son sari, laver le sol de sa chambre et nettoyer les plats
10h : Méditation
12h : Déjeuner de riz et DAL (lentilles)
13h : Travail pour le GANGA PREM HOSPICE qu’elle a fondé en 2007 et qui soutient les malades cancéreux en stade terminal ( plus de 100 patients a domicile et une douzaine dans la structure hospitaliere)
15h : Assise méditative au bord du Gange
16 h : Satsang avec les visiteurs de passage ou les residents ; Lecture de la GITA
17h30 : AARTI et PUJA du soir
19h : Diner d’un verre de lait
Coucher ..

aarti du soir

Elle me dit souvent que le rythme est la clef de toute ascèse , cela occupe le mental à ne pas dériver , c’est une forme de contrôle des pensées . Il est occupé à des taches et se calme , de la même façon que quand on marche : le mental est occupé..

Tout simple.

Trouver l’auto discipline pour suivre un rythme de vie bien réglé et ne pas en diverger, sous n’importe quelle conditions changeantes ou contexte favorable ou défavorable.

Je suis bien loin ici de l’effervescence multicolore des grands ashrams ou nous rencontrons vieillards et enfants, saddhus hirsutes et chefs d’entreprises, jeunes filles et ministres qui caractérisent «  le jeu multiple de la vie »

Ce petit endroit humble est une bulle de paix et de beauté pour se reposer du monde…..et connaître l’EVEIL.

Na luna – Bhatwari

C’est la vision interieure d’une vie en ashram, developpée par une vie quotidienne rythmée et offerte.

Une spiritualité incarnée : bienvenue à tous – yogacoinspire@gmail.com

La spiritualité n’est pas toute l’Inde, et l’Inde n’est pas toute la spiritualité. »

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